samedi 18 décembre 2004, 8h50
 
La tempête a fait au moins 6 morts dans le Nord, l'Ouest et Paris

Photo
agrandir la photo
 

PARIS (AFP) - Les vents qui ont balayé vendredi l'Ouest, le Nord et la région parisienne ont fait six morts, atteignant parfois 150 km/h, et privant 385.000 foyers d'électricité, près de cinq ans après la violente tempête du 26 décembre 1999.

Le PDG d'EDF Pierre Gadonneix a annoncé vendredi soir que l'électricité sera "rétablie d'ici samedi midi pour 90% des clients", lors de la visite au PC de crise d'EDF à Paris du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. M. Gadonneix a souligné que la situation n'a "rien de comparable" avec la tempête de 1999.

 

Photo
agrandir la photo
 

M. Raffarin de son côté a exprimé sa "profonde sympathie et ses condoléances sincères au nom de la Nation aux familles endeuillées". Deux hommes ont péri dans l'Aisne. L'un d'eux, 53 ans, a été tué par la chute d'un arbre alors qu'il se promenait en forêt près de Laon. L'autre, âgé de 62 ans, est décédé après avoir été emporté par une rafale de vent à Crécy-sur-Serre. A Paris, où Météo France considérait la tempête comme terminée en début de soirée, une femme de 61 ans a été écrasée par un arbre tombé sur une voiture vers 15h00 dans le XVIème arrondissement. A Saint-Jean-aux-Bois (Oise), c'est aussi un arbre déraciné par le vent qui a causé la mort d'un motocycliste.

A Vernouillet (Yvelines), une personne s'est tuée en tombant d'un toit dont une tôle s'était détachée. A Gruny (Somme), une personne a été tuée et deux autres légèrement blessées dans une voiture écrasée par un arbre. A Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), c'est encore la chute d'un arbre sur un véhicule qui a fait deux blessés légers, tout comme à Dury, au sud d'Amiens. Près du Havre, au cap de la Hève, trois personnes ont été légèrement blessées par des objets emportés par le vent, qui soufflait à son maximum à 150 km/h. A Fismes (Marne), c'est un morceau de toiture qui a légèrement blessé un passant.

L'électricité a été coupée dans quelque 385.000 foyers, dont 200.000 de la Normandie au Pas-de-Calais, et 55.000 en Ile-de-France, selon EDF. Quelque 35.000 foyers étaient privés d'électricité dans les Ardennes vendredi soir, et 20.000 dans la Marne. La circulation des trains était interrompue en fin d'après-midi sur la plupart des axes de Picardie. A de nombreux endroits dans l'Oise, la Somme et l'Aisne, des arbres et des poteaux électriques sont tombés sur les voies. A Saleux (Somme), un hangar s'est envolé et est tombé sur un rail, bloquant le trafic.

A la gare Saint-Lazare à Paris, la SNCF invitait les voyageurs en direction de la Normandie à "reporter leur voyage". Quelques trains étaient supprimés sur la Normandie et la banlieue et des correspondances assurées par des navettes. Dans les aéroports parisiens de Roissy et Orly, la tempête a provoqué des retards et plusieurs dizaines d'annulations de vols, avant un retour progressif à la normale.

France Télécom a signalé des "perturbations" sur le réseau Orange dans la Somme, l'Aisne, la Seine-Maritime, le Pas-de-Calais et dans une moindre mesure le Loiret et des incidents moindres sur le réseau du téléphone fixe. Dans la capitale et la petite couronne, 764 interventions des pompiers, pour la plupart sur des matériaux menaçant de tomber, ont été recensées entre 15H00 et 19H00.

Soixante interventions ont été comptabilisées en Seine-et-Marne, 75 dans les Yvelines, 300 dans le Val d'Oise, 130 dans l'Essonne, 46 dans le Val-de-Marne. Les patinoires découvertes de l'Hôtel de Ville de Paris et de Montparnasse ont été fermées préventivement "dès 14h", de même que les parcs, jardins et cimetières. Le 3ème étage de la Tour Eiffel a été fermé à 12h00, puis toute la Tour à 15h30. Au nord, des rafales jusqu'à 150 km/h ont été observées dans la Somme, et les pompiers, qui ont reçu près de 600 appels en trois heures, étaient "débordés".

La toiture de la préfecture de l'Aisne a été touchée. En Seine-Maritime, la circulation a été de nouveau autorisée dans la soirée sur les ponts de Normandie et de Brotonne en amont, après avoir été interdite en début d'après-midi à la suite d'accidents. La vitesse du vent est tombée à 50 km/h vers 19H30 au pont de Normandie où des rafales avaient été mesurées à 125km/h en début d'après-midi.

Dans la région de Rouen, trois personnes ont été légèrement blessées par des objets emportés par le vent. Dans le département, 40.000 foyers étaient dans la soirée encore privés d'électricité. En début de soirée, la tempête s'était décalée dans la Marne, où les pompiers étaient "submergés" d'appel, et le sud des Ardennes, occasionnant de nombreux dégâts matériels.

 

samedi 18 décembre 2004, 15h47
 
Intempéries: près de 40.000 foyers encore sans électricité
Photo
PARIS (AFP) - Près de 40.000 foyers étaient encore privés d'électricité samedi en début d'aprés-midi, principalement en Normandie, en Picardie et Champagne-Ardenne, du fait de la tempête qui a frappé vendredi la moitié nord du pays et qui a fait six morts. 

La Picardie a payé le plus lourd tribut à la tempête avec quatre morts sur les six dénombrés en France, ainsi que plusieurs blessés et de nombreux dégâts matériels.

"Les quelque 40.000 foyers encore sans électricité devraient être dépannés dans les heures à venir, voire demain pour les habitations les plus dispersées", a-t-on indiqué à EDF. "Plus de 90% des foyers sans électricité ont été réalimentés samedi à la mi-journée" sur les 400.000 touchés par les coupures d'électricité, est-il indiqué dans le communiqué.

4.000 agents EDF, épaulés par 200 salariés d'entreprises partenaires, 350 hommes de la Force d'Intervention Rapide Electricité d'EDF, sont venus en renfort en provenance de plusieurs régions de France.

Samedi matin, les centres opérationnels départementaux d'incendie et de secours (Codis) de cette région restaient très sollicités, notamment pour "des toits envolés, des cheminées menaçant de tomber, des arbres tombés sur la voirie".

Dans l'Aisne, où deux promeneurs sont morts vendredi du fait des vents violents, les secours ont déclaré à l'AFP être "complètement débordés", comptabilisant plus de 1.000 interventions depuis la veille. "Cela ne fait que sonner", a affirmé un sapeur-pompier.

En milieu de matinée, le Codis de la Somme parlait de 1.300 interventions réalisées ou prévues et celui de l'Oise évaluait leur nombre à 1.100.

Dans la Somme, une automobiliste de 25 ans a été tuée vendredi à Gruny, près de Roye, par la chute d'un arbre sur son véhicule. Dans l'Oise, à Saint-Jean-aux-Bois, un motocycliste de 24 ans a été écrasé sous un arbre déraciné par le vent.

Quatorze blessés légers étaient par ailleurs recensés dans la Somme, dont un homme tombé de son toit à Amiens, et dix dans l'Oise.

Des dégâts matériels importants ont été recensés. Dans l'Aisne, une partie du toit du commissariat de Saint-Quentin s'est envolé. Même chose pour un bâtiment de la préfecture à Laon.

A Amiens, une grande verrière s'est effondrée au Musée de la Picardie et le toit du gymnase d'un collège s'est envolé. A Beaucamp-le-Vieux (Somme), un pylône EDF est tombé sur une maison, tandis que sur le littoral, la digue du Crotoy été éventrée en quatre endroits.

Le trafic SNCF a repris normalement samedi matin dans le Nord-Pas-de-Calais, notamment sur les lignes Paris-Lille et Paris-Maubeuge. Il demeurait cependant perturbé samedi matin entre Amiens et Compiègne et entre Abbeville et Le Tréport, et des retards d'environ une heure étaient enregistrés sur les lignes Paris-Saint-Quentin et Amiens-Paris.

Dans l'Est, des caténaires arrachées perturbaient encore la circulation vers Charleville et Metz. Le TGV Nord a cependant repris à vitesse normale samedi matin.

A Paris, une femme de 61 ans a été écrasée par un arbre tombé sur une voiture vendredi vers 15h00 dans le XVIème arrondissement. A Vernouillet (Yvelines), une personne s'est tuée en tombant d'un toit dont une tôle s'était détachée.

Dans les aéroports parisiens de Roissy et Orly, la tempête a provoqué des retards et plusieurs dizaines d'annulations de vols, avant un retour progressif à la normale.

Environ 150 passagers ont passé la nuit à l'aéroport d'Orly, a-t-on appris samedi de source aéroportuaire et auprès d'Air France. D'autres passagers ont passé la nuit dans des hôtels de l'aéroport.

Météo-France a dressé samedi un premier bilan de la tempête de vendredi où, à l'intérieur des terres, les vents les plus forts ont concerné l'Oise, la Somme et l'Aisne, avec des rafales atteignant 120 à 140 km/h.

Des vents forts accompagnés de violentes rafales ont été enregistrés du Cotentin jusqu'au nord de la Lorraine, selon les services de la météorologie nationale. "Le même mécanisme que celui des tempêtes de 1999, avec une intensité sensiblement moins forte, a été observé", estime Météo-France.

Sur les régions côtières, la vitesse de vent enregistrée la plus élevée a été finalement de 155 km/h au cap de La Hève (Seine-Maritime).

Météo-France a relevé les vitesses maximales de vent suivantes (en km/h) : à Abbeville 148, Laon 140, Amiens et Le Havre 133, Dieppe 130, Reims 126, Cambrai et Creil 115, Evreux et Roissy, 111 km/h.

Source de ces infos: www.yahoo.fr